dimanche 22 janvier 2012

Arrêter un violeur agissant dans une superficie de quelques hectares ? Mieux vaut demander aux femmes de ne pas sortir seules le soir

C'est fou la facilité avec laquelle le parquet et les médias, la bouche en cul de poule, se complaisent à rappeler aux femmes qu'elles sont des citoyennes de seconde zone, des proies potentielles, et par conséquent qu'elles doivent adapter leur vie aux risques encourus.

Le soir, jamais tu ne sortiras seule
Les violeurs rôdent

Prochaine étape : des reproches à celles qui auront bravé la mise en garde judiciaire en cas de viol ? Pourquoi pas un couvre-feu ? On connaît tellement bien la chanson, ça me donne juste la nausée.

Le contexte : une affaire de violeur en série dans un quartier extrêmement délimité d'une petite ville belge (et pour la connaître, la superficie est vraiment très très limitée). La police a enfin lancé un avis de recherche après 4 ou 5 agressions... On sait que les Namurois sont lents...

dimanche 11 septembre 2011

La RTBF et Le Soir enquêtent sur les DSK belges

Questions à la Une, reportage du mercredi 7 septembre 2011

Vidéo disponible ici.

Quand il se passe quelque chose en France, la Belgique francophone n'aime pas être en reste. Souvent, les politiciens importent le débat du moment chez nos voisins d'Outre Quiévrain pour tenter de faire passer des lois telles que l'interdiction du port du voile dans les écoles, etc. De bien beaux sujets passionnés pour des politicien-ne-s brillant-e-s.

On l'aura compris, l'affaire DSK se devait d'être adaptée à la situation belge. La RTBF a donc consacré cette semaine un reportage sur le sexe et le pouvoir en politique ... il n'est pas encore trop tard pour faire de l'audience sur ce thème.

Que retenir du reportage ? Que de nombreuses journalistes, femmes politiques ou attachées de cabinet vivent des situations de sexisme au quotidien, allant de la petite réflexion vulgaire au harcèlement sexuel. Nous pouvions nous en douter a priori...

Ce qu'il faut vraiment retenir de ce reportage, c'est la condescendance et l'ironie avec laquelle les hommes politiques interviewés ont réagi face aux questions du journaliste.

"Le sexisme en politique ? Mouah ah ah, allez je vais quand même répondre... Les femmes qui travaillent avec nous sont compétentes et adoucissent nos journées"
"La femme est l'être le plus idéal, n'est-ce pas"

Le sexisme en politique, c'est drôle. C'est potache.

Certains ont même refusé de participer à l'enquête (citons entres autres Paul Magnette (PS), Louis Michel (MR), Benoît Lutgen (CDH) ou Michel Daerden (PS)).
Ces ministres n'ont-ils rien à dire sur le sexisme ? En connaissent-ils seulement la définition ? Ou, pire encore et bien probable, ne se sentent-ils pas du tout concernés ?

Prenons la bonne vieille comparaison : imaginons un reportage sur le racisme dans les milieux politiques. Patrick Dewael et Herman De Croo auraient-ils répondu : "Nous travaillons avec beaucoup de Noirs très compétents qui nous adoucissent souvent la vie au quotidien" ? Claude Erdeckens aurait-il déclaré que "LE Noir est l'être le plus idéal" ? Les absents cités plus haut se seraient-ils abstenus de répondre, le sujet n'en valant pas la peine ?

Cela en dit long sur le degré d'implication de ces hommes politiques dans la lutte contre le sexisme, qui commence dans leurs cercles et qui s'étend bien au-delà.

J'ai toujours voté pour des gens qui plaçaient l'égalité des sexes dans leur programme, ce reportage m'aura au moins montré clairement pour qui je ne voterai jamais.


Chat dans Le Soir en ligne (www.lesoir.be) lié à l'émission le vendredi 9 septembre

Chat complet et article ici.

En bonus, quelques extraits d'un chat organisé par le journal Le Soir, qui a invité l'éthologue René Zayan pour parler sexe et politique.

Commençons par le commencement : inviter un spécialiste du comportement des espèces animales présage déjà d'une orientation quelque peu biaisée du débat.

J'apprends donc que les femmes, non pardon, les femelles sont biologiquement attirées par le mâle dominant. C'est donc sur ce modèle que l'on va analyser les situations de sexisme et de harcèlement sexuel dans les lieux de pouvoir.


René Zayan:
c'est logique que les femelles réagissent sur ce mode du male dominant, c'est biologique. J'ajoute que depuis une ou deux décennies, il y a auassi une évolution culturelle. Dans certains pays, il y a plus de pouvoir laissé aux femmes. le fonctionnement parisien ou marseillais est très improbable dans les pays scandinaves, par exemple. Ca ne correspond pas à leur éthique politique, égalitariste et légiférée par l'éthique




Je découvre également que si les hommes ont plus de problèmes que les femmes pour se penser en victimes, c'est parce qu'ils sont biologiquement programmés à la compétition à cause de leur testostérone.


Commentaire de la part de Annah
Pourquoi les hommes ont-ils plus de problèmes que les femmes à se zaepenser en tant que victimes?

René Zayan:
Annah : simplement parce qu'ils sont programmés davantage pour la compétition, par la testostérone, à etre dominant. Culturellement, on peut encourager les femmes à pleurer, mais "boys don't cry". ma mère m'a dit un jour "toute femme cherche un homme qui, quand elle en a besoin, a la capacité réelle de la rassurer".


On notera la contradiction du propos : les hommes sont programmés pour dominer et être forts mais ils sont éduqués pour dominer et être forts. Restons le cul entre deux chaises, et puis Maman a toujours raison.


Enfin, toute tentative de replacer le propos dans un contexte politique et sociologique est directement réduite à néant par Zayan :

Commentaire de la part de Annah
Est-ce qu'il n'y a pas aussi dans ce genre de comportement abusif une sorte de réflexe machiste pour "remettre les femmes à leur place" (la cuisine et le lit...) lorsqu'elles se permettent d'empiéter dans des domaines "traditionnellement masculins" (la sphère du pouvoir, de la compétitivité, etc) ?

René Zayan:
Annah(2e question) :selon les personnalités, on peut imaginer que ce soit un acte pour rappeler la dominance sociale, que dans la grande majorité des sociétés animales, dont la nôtre, le pouvoir et les ressources sont aux mains des hommes. on doit aussi constater que les femmes qui accèdent au pouvoir, ont tendance à se masculiniser, càd qu'elles exercent de moins en moins la cuisine, la maternité, etc. cela veut dire que l'argument évoqué ne tient pas tjs


L'argument évoqué par l'internaute tient pour moi toujours, d'autant que ce n'est pas parce qu'une femme ne remplit pas les cases attribuées au féminin qu'elle ne peut pas être renvoyée à son genre. C'est la base : les femmes et les hommes qui sortent de leurs rôles de genre (visiblement ou dans leurs comportements) sont ceux et celles qui sont les plus vertement remis à leur place.

Alors coco, t'as bien vendu aux annonceurs ?

En conclusion, il semble impossible pour les médias dominants (TV, journal) de cadrer la problématique du sexisme en politique sous un angle ... politique. Pourquoi ne pas inviter, même en contrepied à Zayan, un-e anthropologue, un-e sociologue, bref, un-e scientifique ayant une vue sociétale du problème pour dépasser la sacro sainte rhétorique biologisante tant adorée par les médias ?

Sinon, les prochaines élections sont les communales de 2012.
To be remembered...

vendredi 29 juillet 2011

Badly Drawn Grrrl achète une maison avec Monsieur Comique

"Félicitatiooooons ! ", crie le public, enthousiaste de me voir franchir un pas de plus vers l'absolue normalité, le degré zéro de la subversion des codes sociaux : vie en couple + hétéro + achat d'une maison.

Le public s'inquiéta au départ de ma/notre décision commune : la maison est-elle en bon état ? Les anciens propriétaires avaient-ils des enfants ? Une deuxième chambre existe réellement, oui, mais on s'empressera de la peindre en noir et d'y installer un atelier-bureau.
"Ooooooohhhhh !", soupire le public, incrédule. "Ils changeront d'avis", déclarent cependant certains éléments rebelles et pleins d'espoir.


Ceci dit, revenons-en à l'essentiel : le parcours d'achat d'un bien vu à la loupe féministe.




1- Parcours des banques

Qui dit crédit dit choix d'une banque auprès de laquelle s'endetter. Des visites s'imposent dans de nombreuses agences. La première annonçait le ton : nous sommes accueillis par Patrick Bateman un samedi matin. Le nous est de trop : ce cher Patrick ne daignera pas s'adresser à moi ou me regarder de temps en temps durant la conversation, comme on le fait pour reconnaître son interlocuteur en temps normal. Pour l'établissement d'un dossier de prise de contact, il ne demandera même pas mon nom : celui de M. suffit amplement à nous identifier. De toute façon, on n'a pas le profil : pas assez friqués, pas intéressés par les multiples formules de haute voltige financière pour lesquelles il s'emballe...



Du coup c'est moi qui vais prendre rendez-vous pour les banques. Ça les obligera au moins à me considérer comme partie intégrante du projet.


2- Notaire

Nous choisissons un notaire plus ou moins au hasard et rencontrons son assistante, à peine plus âgée que moi elle aussi. Pendant qu'elle déblatère son laïus juridique d'un ton professoral légèrement dédaigneux, je remarque également que, malgré le fait que je pose des questions, elle se tourne plus volontiers vers mon compagnon pour répondre. Ce n'est pas flagrant, mais bon, d'expérience...

Par la suite, je remarque que les fichiers qu'on m'envoie sont toujours notés "nom de monsieur - nom de madame". A la fin, ils sont simplement intitulés au nom de monsieur, c'est plus rapide hein.

3- Madame/Mademoiselle

Les dénominations officielles sont toujours "Mademoiselle" pour une femme non mariée et "Madame" pour une femme mariée.
Si vous exprimez votre souhait de vous voir appelée Madame sur un acte officiel, il faudra le répéter plusieurs fois sans vous lasser et sans vous vexer de la façon dont votre demande est traitée, c'est-à-dire sur le thème connu de la pauvre-idiote-qui-n-a-que-ça-à-demander-dans-sa-vie-pfft-yeux-au-ciel.

Première demande par mail. Réponse affirmative sur le ton précité : "Écoutez, si vous voulez vous faire appeler Madame ou Dark Vador, peu m'importe"...

Peu lui importe surtout d'effectuer la modification, ce qui me contraint à redemander, devant toutes les personnes présentes lors de la signature officielle, d'être dénommée Madame au lieu de Mademoiselle.

Regard incrédule du clerc en charge, qui balaie sa mémoire de cette question binaire durant quelques instants. Erreur système : "Mais vous n'êtes pas mariée ?". La mise à jour (en citant par exemple
la loi de 1993) ne sera finalement pas nécessaire, ni la justification. J'accepterai cela comme un progrès... J'ai donc l'honneur d'apparaître en dernier lieu sur un bout de papier officiel. D'abord l'ancien proprio, puis l'ancienne proprio, puis Monsieur Comique et enfin la petite jeune fille, là.

4 - Actes et courriers officiels :

Comme je ne suis jamais contente, je terminerai ce petit tour par le listing officiel des noms. Je suis ainsi toujours citée en second lieu. Plus sournois : je ne suis que co-emprunteuse et non emprunteuse principale, même si je paie la moitié du bien. Inutile de préciser que je n'ai pas décidé d'être co-emprunteuse, personne ne m'a demandé notre avis.
Par conséquent, les courriers officiels de toute sorte (assurances diverses, etc.) ne me sont pas adressés même si je paie également 50 % de ces sommes.
Je dois faire face à la réaction légèrement étonnée de ma banquière lorsque je lui fais part de ces faits symboliquement énervants. Prochaine étape : le courrier au département clientèle. On verra...

En attendant, je déconstruis les rôles : c'est moi qui apprends à bricoler. Mon compagnon n'apprend pas à décorer, c'est bien dommage pour l'esthétique générale de nos murs. Enfin...

samedi 26 février 2011

Le nom des gens : toi aussi, fais de la politique avec ton cul !

Je reviens sur un film qui m'avait consternée lors de sa vision, bien que je sois manifestement la seule à objecter ; la salle ayant ri à gorge déployée durant toute la séance.

Pour situer un peu, Le Nom des Gens avait un pitch intéressant : une passionaria de gauche couchait avec ses ennemis politiques. J'imaginais un film psychologique, une altermondialiste militante pleine de verve, une réflexion politique réelle, la lutte entre les idées et les actes, ... Un truc façon The Edukators quoi. Quelle ne fut pas ma surprise d'apprendre avant le lancement du générique qu'il s'agissait d'une comédie.

Pas grave, me dis-je, ça peut être bien. D'autant que pour une fois, on parlera d'une femme de gauche.

Eh bien non, ce sera pour une autre fois !

La gauche engagée du Nom des Gens, c'est Lionel Jospin (qui fait d'ailleurs une apparition) et le PS. C'est peut-être ça, la comédie, j'ai pas compris en fait.
La passionaria, c'est une fille tellement écervelée qu'elle oublie de s'habiller pour prendre le métro. C'est siiiii mignooooooonnnn, elle est teeeeellement tête en l'aiiiiiirrrr, hahaha. Elle repère les mecs de droite, se débrouille pour les mettre dans son lit et au moment crucial, leur dit qu'il faut voter Jospin et pas Chirac, et voilà c'est fait !

Pardon ? Ben oui, voilà, c'est comme ça qu'on convainc les gens que les idées de gauche valent la peine d'être défendues. Quand on est une jeune femme, s'engager, débattre, manifester, c'est bien mais bon, militer avec son cul, c'est quand même plus efficace !

vendredi 9 avril 2010

L'avortement en Belgique, 20 ans après la loi Lallemand-Michielsen


C'est pas tout ça mais bon, 20 ans après la dépénalisation de l'avortement en Belgique (chose que l'on célèbre en grandes pompes, bien curieusement, comme si ce n'était pas une loi tout à fait comme les autres), voici la une du journal La Libre Belgique du 7 avril.



IVG : jamais anodin, toujours douloureux
Donner son bébé à la naissance
Un "Souffle de vie" contre l'avortement
"Seule ou en difficulté ? Bienvenue !"


Le déferlement d'articles et d'émissions de télé consacrées à cet anniversaire laissait déjà rêveuse quant à la position adoptée par certains médias et politiques : "l'IVG est permise mais aaaattentiooooon, c'est touuuuuuujouuuuurs un draaaaaaammmmmeuh".

Mais la une de ce quotidien, c'est vraiment le pompon...

On notera aussi l'organisation d'une marche anti-avortement (le 28 mars dernier) qui a réuni quelques centaines de réactionnaires/intégristes/abrutis à Bruxelles.

Pour celles et ceux qui sont intéressé-e-s par la lente et difficile genèse de la loi sur la dépénalisation de l'avortement en Belgique, il faut signaler une bonne émission de la RTBF intitulée "Ce jour-là".

On peut la visionner sur le site de la RTBF.

mercredi 24 juin 2009

La cuisine moderne selon les services publics

Un appel d'offre public, rédigé donc par un organisme public, pour une campagne de pub dont on m'a fait part il y a peu :

Quelques organismes de promotion européens souhaitent mettre en oeuvre une campagne de promotion commune relative aux pommes de terre fraîches, son objectif est de défendre les parts de marché des pommes de terre par rapport aux riz et pâtes. La campagne doit démontrer aux ménagères de 25 à 45 ans que les pommes de terre fraîches ont tout à fait leur place dans la cuisine moderne.

 
Moi j'imagine bien une campagne de jets de pommes de terre bien fraîches et bien fermes en direction de l'auteur-e (?) de ces lignes.
Bah oui ça ferait aussi la promotion des produits du terroir mais d'une manière un peu plus moderne.

samedi 20 juin 2009

Mix anti-familial anonyme

La femme surpuissante, c'est un peu celle qui accepte de plein gré son rôle féminin (familial, je me limite à ça) et en rajoute des couches au cas où on n'aurait pas compris...


La femme surpuissante, overprotectrice, a fait passer sa famille avant sa vie personnelle. En tant que femme (et juste femme), elle se devait d'avoir des enfants - des garçons de préférence - et de les adorer plus que tout au monde. Le monde, d'ailleurs, elle s'en fout complètement, la bombe atomique peut tomber à côté de chez elle qu'elle ne fera attention qu'à la couleur des yeux de ses fils.

La femme surpuissante se complaît à penser que ses enfants ne se porteraient jamais mieux qu'avec elle, même lorsque ceux-ci ont depuis très longtemps dépassé l'âge du biberon (pardon, du sein maternel).

La femme surpuissante est aussi normative à souhait. Obsédée par le physique des autres et des siens, sexiste, hétérocentriste, parfois raciste pour ajouter du piquant lors des réunions familiales. Elle vote à droite ou ne parle pas politique. Quand on lit ou regarde les torchons berlusconiens ou sarkoziens, faut pas s'étonner.

La division sexuelle du travail ne rencontre aucune opposition de sa part, car enfin, les femmes sont faites pour faire le ménage et pour avoir des enfants. Et si ces derniers ne correspondent pas à la projection faite d'eux in utero, elle leur signalera soigneusement qu'ils ne sont pas comme on le voudrait, par des critiques sournoises ou des remarques acides emballées dans un sourire mielleux ou un côté leçon de sagesse.

L'homosexualité n'est jamais abordée, car elle n'existe pas dans sa famille parfaite. Si elle existait, la femme surpuissante en serait dévastée. On en sait même pas si elle s'en remettrait. Déjà que la moindre allusion à l'homosexualité met toute la famille mal à l'aise...

La mixité des couples est inexistante elle aussi, imaginez, un des siens gaspiller ses précieux gènes avec un ou une - petit geste de la main sur le visage - vous savez, bazané-e...

Quand au divorce... Drame familial qui, plusieurs années après son application, la fait encore chavirer.
Le divorce c'est l'échec, la fin de l'équilibre familial, la fin du pater familias, de la berline 4 personnes (plus le chien) roulant sans fin sous le soleil de juillet en écoutant de la variété française.



Le divorce c'est aussi les lourdes pensions alimentaires que doivent payer ses fils, en plus du malheur qui les frappe. Vous pensez bien, ils ont dû - apprendre à - vivre sans une femme, actionner le bouton "on" de la machine à lessiver, faire la vaisselle et garder leurs gosses à intervalles réguliers. Transition inhumaine et impossible : un homme n'a pas l'intelligence ménagère. En outre, leurs femmes ne sont plus présentes pour leur fournir tout ce travail gratos et ils doivent encore leur donner du fric !

Ses belles-filles n'ont de toute façon jamais été à la hauteur de ses attentes à elle : l'une était mauvaise mère parce qu'elle travaillait, l'autre handicapée (son pauvre fils allait devoir un peu travailler à la maison, monstreux), la troisième anormale car sans enfants. Comme la femme surpuissante sait ce qui est mieux pour ses héritiers mâles, elle n'hésite pas à débarquer chez eux en furie ménagère, le balai et le seau à la main, pour remettre l'ordre que sa faignasse de belle-fille n'est plus capable de maintenir. Là, à la rigueur, elle pourrait peut-être tolérer une séparation : "elle ne nettoie plus rien - ils mangent des conserves - elle ne fait même plus la lessive".

Si l'une de ses filles divorce après quelques décennies d'un mariage déprimant, elle lui lancera l'avertissement ultime : "c'est quand même ton mari".





Toute une vie gâchée par une éducation de merde, frustrée par le manque d'études, de loisirs, parfois même de culture. Toute une vie passée à reproduire ce schéma chez les enfants, à s'offusquer des évolutions sociétales ou à ne pas les comprendre, à leur pourrir la vie avec les valeurs avalisées du patriarcat, à limiter leurs possibilités de vie comme on lui a limité les siennes.
Les femmes sont souvent leurs propres oppresseures, c'est pas nouveau.